Violences Sexuelles : De l’Impact à la Reconstruction

La Double Peine des Violences Sexuelles

Lors d’une agression sexuelle, les victimes subissent souvent une sidération, une incapacité de réagir due à la saturation du cerveau par l’hormone du stress. Cet état de paralysie psychique est exploité par l’agresseur, qui vise à exercer une emprise totale sur sa victime, non par pulsion mais par une stratégie délibérée. L’agresseur cherche à plonger sa victime dans un état de malléabilité totale pour assouvir son besoin de toute-puissance.

Les Conséquences de la Survie : Aliénation et Conduites à Risque

Après l’agression, les victimes oscillent entre dissociation et reviviscences traumatiques, revivant sans cesse l’horreur de l’agression. Pour échapper à cette souffrance, elles adoptent des stratégies de survie : isolement social, scarifications, conduites addictives, et comportements à risque. Ces actions visent à provoquer un état dissociatif pour se couper de la douleur du traumatisme. La moindre situation rappelant l’agression peut réactiver cette mémoire traumatique.

Le rapport à soi devient compliqué, les victimes ressentant culpabilité et honte, internalisant les paroles perverses de l’agresseur. Elles peuvent se penser indignes ou perverses, s’identifiant parfois à l’agresseur.

Un Isolement Existentiel

Les troubles psychologiques et identitaires consécutifs aux violences sont souvent mal compris par l’entourage, qui peut reprocher aux victimes leurs symptômes, perpétuant ainsi l’agression. Les remarques telles que « passe à autre chose » ou « tu es faible de caractère » valident le retournement de sens pervers de l’agresseur et accentuent la violence essentielle, ciblant l’essence même de la personne. La victime doit s’effacer derrière un faux soi pour convenir aux attentes des autres, aggravant son isolement existentiel. Le parcours de reconstruction devient alors incroyablement difficile.

Le Retour à Soi

Pour les victimes de violences sexuelles, le travail de connaissance de soi et de reconstruction devient vital. Il ne s’agit plus d’un luxe mais d’une urgence de retrouver son authenticité. C’est un processus essentiel pour briser la dynamique funeste et retrouver une existence autonome et significative.(Extrait de l’écrit de Samir Ben Salem, psychanalyste : (reequilibre.org)